Livre I : La porte réapparaît [BG]

Le train-train quotidien

Céliane, jeune osadomas, rêveuse, avait reçu une éducation d’une vieille énutrof Rosenabelle. Celle-ci avait fait don de ses connaissances sur le monde des fleurs et leurs vertues. Elle n’avait pas oublié, non plus, de lui instruire les rudiments du combat.
A la mort de sa préceptrice, Céliane avait continué ses recherches dans la bibliothèque d’Amakna. Son adolescence avait été rempli que de lectures, d'observation, et d'entrainement au combat. Elle était devenu une guerrière aguerie et intelligente, elle avait une connaissance très dévelloppée.

Thalan avait été son ami d’enfance, il s'était entrainé avec elle à chaque fois qu'elle le lui avait demandé. Mais, à sa majorité Thalan n'avait pas eu d'autre choix que de s’engager dans les troupes pour défendre Bonta, ceci afin de suivre la volonté de son père. Mais ayant été blessé au combat, il avait dû rentrer chez lui suite à une vilaine blessure. Depuis, il s'était renfermé sur lui-même, ne supportait plus son entourage et surtout la compassion qu'il créait chez les autres. Mais Céliane avait su l'amadouer, elle s'occupait de lui avec tendresse. Leur amitié s'était tellement renforcée, qu'il s'unirent pour le meilleur et pour le pire en petite intimité. Depuis, ils vivaient dans une simple maisonette, près des lacs enchantés. En effet, Thalan ne voulait aucun voisin, il ne voulait aucune charité de la part des aventuriers.
Les seuls habitants des lacs étaient les animaux magnifiques, et le couple de Thalan et Céliane. Pour se rendre en ville ou au marché, Céliane devait se rendre en dragodinde au zaap du village des koalaks. Thalan n’avait jamais retrouvé de nouveau travail : qui voudrait embaucher un blessé de guerre, qui boitait depuis...
Il passait son temps à râler, installé sur le banc devant la maison.
Pour lui, les paysans, artisans, et bien d'autres aventuriers aux métiers courant, n’étaient que des bons à rien, nul métier n’était assez bon pour lui. Et pourtant, c'était ces métiers qui faisaient vivre les artisans, ces mêmes métiers qui lui permettaient de se nourrir.
Mais étant fâché avec la vie depuis sa blessure, qui lui empéchait de faire ce qu'il aimait, il était d'un pessimisme et d'une colère extravagants.

Un matin, différent des autres, Céliane se mit en colère à son tour. Elle en avait assez de le voir dans ses jambes sans rien faire. La regarder travailler sans bouger le petit doigt. Et surtout assez de le voir râler sans cesse. Elle posa donc son tricot et se leva en tapant du point sur la table et s'écria :

- ASSEZ, je n'en peux plus. Puisque tu n'es pas capable de te trouver du travail. Je vais le faire. Je peux également travailler malgré tes préjugés. Il est temps de redresser nos finances, nous sommes au plus mal. Je peux toujours vendre mes récoltes de fleurs ou allez instruire les jeunes au village. J’en ai assez de t entendre râler auprès de toutes ces bonnes volontés qui viennent nous offrir leur aide…

Thalan en resta sans voix, il regarda sa femme, si jolie quand elle était en colère. Puis il repris son habitude, se leva sorti sur le palier et s'installa dans son banc habituel en regardant dans le vide.

Ce jour-ci, des choses étranges s'étaient passées…

Découverte étranges

Céliane alla donc au village, avec un chariot rempli de fleurs et plantes fraîches. Devant elle, s'étendait la forêt des Abraknydes. Quand elle y arriva, elle aperçut quelque chose d’étrange, quelque chose qu’elle n’avait encore jamais vu.
Une sorte de zaap bien plus mystérieux et antique que les zaap connus dans le monde des Douze. Un troupeau de curieux entourait cette étrange apparition.
Céliane fit donc demi-tour, et se dépêcha de rentrer chez elle, aussi vite que la dragodinde chargé le lui permettait. Quand elle fût enfin près de son mari, elle lui raconta les multiples détails de ce qu'elle avait vu.

La réponse

Thalan resta pensif sur ce que venait de lui raconter sa femme. Il ne dit rien, mais la nuit suivante, il se réveilla en sursaut. Il venait de se rappeler où il avait déjà entendu parler de cette porte. En effet, dans son enfance son Grand-Pa lui racontait beaucoup d'histoires à propos de notre monde des Douze. On lui avait dit qu'un jour, cette étrange porte reviendrait. Thalan avait- toujours cru que ce n'était que de simples légendes ou alors le fruit de l'imagination débordante de son Grand-Pa. Et s’il s'était trompé ?

Il se leva le plus doucement possible pour ne pas réveiller sa petite femme, s’habilla en vitesse et se rendit chez son Grand-Pa. Il était tellement énervé, qu'arrivé devant la porte, il tambourina de toutes ses forces. Le vieil homme dormait à poings fermés. Thalan ne s'arrêta pas pour autant, même s’il entendait les ronflements provenant de la chambre. Il voulait des réponses et le plus vite possible. Il se décida donc à crier le nom de son Grand-Pa. C'est à ce moment que la porte daigna s'ouvrir.

- Mais que fais-tu ici à cette heure ? Tu n’es pas fou de tambouriner ainsi. Heureusement, que ta Grand-Ma est sourde, mais le voisinage ne l’est pas, je vais finir par avoir des ennuis si tu continues ainsi.
- Laisses-moi entrer dans ce cas, j’ai quelque chose de très important à t’annoncer.
- Quoi donc, ça ne peut attendre demain ? A notre age, nous apprenons à prendre le temps et à l’apprécier. Tu devrais en faire autant. Laisses-moi dormir, et reviens demain pour le déjeuner avec Céliane.
- Je te dis que c’est important, entres donc, je ne peux point te l’annoncer ici…

Thalan entra, suivit de son grand-Pa intrigué par cette dernière phrase. Il se rendit dans la cuisine, prit deux bières du Bwork.
Il reprit la parole après avoir avalé une bonne gorgée.

- Ce matin… Ma mie a vu la chose…
- Pardon ? Je ne comprends pas, quelle chose ?
- Te rappelles-tu, des histoires que tu me racontais dans mon enfance ?
- Oui, je ne suis pas devenu sénile.

Thalan ne releva pas.

- Eh bien ! La chose qui devait revenir…

Il prit son inspiration.

- Elle est apparue !

Son grand-Pa fût choqué, il ne pût parler pendant 5 bonnes minutes, les yeux ébahis sur son petit-fils. Thalan le laissa rependre ses esprits en silence.

- Où ?
- Suis-moi, je t’y emmène.

Il prit la cape et le chapeau de son grand-Pa pour l’aider, et il le soutint par le bras tout le long du trajet.

- « BOUDIOU !! » s’écria grand-Pa. Il était arrivé devant une immense porte ressemblant à un zaap, mais tout de même d’aspect différent.

Il tourna autour de cette porte, passa à travers, l’examina sous tous les angles. Rien ne se passa. Il bougonna quelque chose de non-audible pour son petit-fils. Puis, au bout de quelques temps, il revint auprès de ce dernier. Il l’entraîna vers un endroit plus tranquille et s’assit sur une veille souche. Thalan fît de même.

- Bien, petit, écoute-moi bien. Il est temps que je te raconte la véritable légende.

Il s’éclaircit la voix, puis reprit.

- Quelques temps après la création de ce monde, le dieu Xelor décida d’ajouter une porte afin de permettre un voyage entre les dimensions. Il envoya ensuite par cette porte un émissaire. Celui-ci était chargé de voyager entre les mondes pour trouver les "perles rares", comme Xelor les appelait, parmi les habitants de ce monde. Ces "perles" étaient en réalité des personnes douées pour animer le monde. Mais ils manquaient de pratique et de conseils. C'était également le rôle de l'émissaire de les leur donner.

« L'émissaire ayant parcouru terre et mer sur toutes les dimensions, il partit par là où il était venu. Les premieres "perles" formées, elles étaient capables de trouver les suivants et de les former, et ainsi de suite. Les suivants pouvant se trouver dans n'importe quelle dimension, le voyage par la porte était possible à ces aventuriers.

« Mais un jour, Xelor les avait réunit, pour leur annoncer le retrait de cette porte. Il était temps à chaque dimension d'être inaccessible et de se débrouiller seule. Il y avait eu trop d'abus par certains. Il fallait tout de même continuer ces formations dans leurs dimensions respectives.
Si un jour, le manque de "perles formées" se faisait, la porte réapparaîtrait.

« C'est ce qui nous arrive aujourd'hui. La porte est réapparue, c'est que le monde manque soit de disciples, soit de précepteurs.
Il est donc temps pour toi de traverser cette porte et de partir à la recherche d'être doués comme tu l'es.

- Mais Grand-Pa, je n'ai jamais était formé. Comment pourrais-je former les autres ?

- Tu as reçu pourtant mon éducation. Tu as un don particulier Thalan, c'est en toi, tu n'as donc pas besoin de plus.

- Ton éducation ? Que veux tu dire par-là ?

- Nous sommes doués pour animer depuis la première apparition de cette porte (Thalan resta ébahi). Et oui, ton ancêtre était dans les premiers formés par l'émissaire. C'est grâce à lui que je connais cette histoire, il avait écrit un livre avant de mourir.

- Il est temps maintenant que tu partes à l'aventure, avec ta femme, elle aussi en fait partie. Bien, maintenant il est temps de rentrer, raccompagnes moi veux-tu ?

Thalan se leva après un moment, soutint son Grand-Pa, puis prit le chemin de la chaumière. Pendant toute la route, aucun mot ne fût prononcé. Mais si l'on pouvait entendre les pensées, le cafouillis présent dans celles de Thalan, nous donnerait un bon mal de crâne.